Vers l’ouverture d’un nouveau front au Yémen?
Après s’être concentrée sur Gaza, le Liban et l’Iran, la guerre semble se tourner vers le Yémen. Les bombardements des rebelles houthis sur Israël poussent l’Etat hébreu à riposter, quitte à s’en prendre à des infrastructures, affectant une population civile déjà exsangue
Dimanche, des frappes israéliennes ont détruit des centrales électriques ainsi que le terminal portuaire pétrolier Ras Isa de Hodeïdah, ville située sur la côte ouest du Yémen. Après des premiers bombardements survenus fin juillet, c’est la deuxième fois qu’Israël s’en prend directement aux rebelles Houthis.
Le groupe armé yéménite, ayant pris une place de choix dans l’axe de la résistance chiite (Hezbollah, Iran, Syrie, milices irakiennes), s’est érigé en principal défenseur de la cause palestinienne depuis le 7 octobre. Malgré 2500 km de distance entre Sana’a et Tel Aviv, les Houthis ont réussi à atteindre plusieurs fois le cœur d’Israël, gagnant en popularité dans le monde arabe. Le 19 juillet, leur drone bombarde un immeuble en plein centre de Tel-Aviv, à seulement quelques centaines de mètres de l’ambassade américaine, faisant un mort et une douzaine de blessés. Le groupe rebelle zaydite (branche du chiisme) ayant envahi le nord du Yémen après son coup d’État militaire en 2014 revendique l’attaque et détaille le modus operandi: un drone Yafa-X transportant une charge explosive et équipé d’une technologie furtive le rendant indétectable aux radars.