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Après l’exclusion de l’UNRWA, les Palestiniens face au «vide», les Israéliens réjouis et les humanitaires catastrophés

L’agence onusienne vient en aide à 90% des 2,4 millions de Gazaouis. Son interdiction par Israël est un désastre, selon sa directrice de la communication. Mais le député à la Knesset qui a lancé l’initiative l’assure: les réfugiés seront «surclassés»

Bureau de l'UNRWA à Hebron en Cisjordanie, le 29 octobre 2024. — © HAZEM BADER / AFP
Bureau de l'UNRWA à Hebron en Cisjordanie, le 29 octobre 2024. — © HAZEM BADER / AFP

Résumé en 20 secondes

  • L’UNRWA sera bientôt interdite dans les territoires palestiniens où elle souvent la seule aide apportée à la population.

  • L’agence onusienne craint une rapide dégradation de la situation pour les réfugiés.

  • Lesquels seront encore mieux pris en charge par Israël, assure le député à l’origine du bannissement.

«C’est une victoire symbolique et inédite.» A l’origine de l’initiative contre l’UNRWA, le député israélien du Likoud Boaz Bismuth, interrogé par Le Temps, exultait au téléphone quelques heures après l’annonce du bannissement prononcé par le parlement israélien lundi soir. La loi adoptée prévoit deux mesures: l’interdiction des activités de l’agence de l’ONU sur le territoire israélien, y compris à Jérusalem-Est, partie de la ville occupée et annexée par Israël depuis 1967; et l’interdiction pour les Israéliens de travailler avec l’UNRWA et ses employés. Les deux volets doivent entrer en vigueur dans trois mois.

Boaz Bismuth souligne l’accord très rare des élus israéliens autour de cette législation, adoptée par 92 des 120 députés de la Knesset. «Peu importe le parti, le consensus est total sur l’UNRWA. Le 7 octobre 2023, elle a choisi de se transformer en organisation terroriste, et non d’être une agence humanitaire!» tranche Boaz Bismuth. Israël accuse une vingtaine d’employés de l’agence onusienne d’avoir participé aux massacres commis par le Hamas ce jour-là. L’enquête menée en interne par l’ONU a conduit au licenciement de neuf d’entre eux par l’UNRWA mais n’a pas permis d’apporter les «preuves suffisantes» de l’implication d’autres salariés. Un audit réalisé en avril dernier sur la «neutralité» de l’organisation par l’ex-ministre française des Affaires étrangères Catherine Colonna avait conclu à des insuffisances, mais pas à de failles majeures. Et avait réclamé à nouveau des «preuves» de la part de l’Etat hébreu pour étayer ses accusations de «terrorisme en lien avec le Hamas». A ce jour, Israël n’en a apporté aucune aux enquêteurs.

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