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Les montres filantes, obscurs objets du désir horloger

L’horlogerie n’existe que par le désir. Pour l’entretenir, les fabricants ne manquent pas de moyens. L’un des plus efficaces est l’absence. Comme des œuvres d’art que l’on a parfois la chance de voir, sans espoir de les posséder

© De Bethune
© De Bethune

Ce n’est pas une question de prix. Certaines de ces montres sont très chères. D’autres au contraire, sont à hauteur de crousille. Encore faut-il les atteindre. Car ces garde-temps ont la particularité de n’être visibles que furtivement, souvent le jour de leur sortie, comme un papillon qui meurt sous sa première lune. Aussitôt présentée, aussitôt retirée, sans jamais passer par l’étal du détaillant. Ce sont parfois des pièces uniques, fruit d’une vie de travail. D’autres se gagnent à la loterie ou sont vendues avant même d’être finies. De quoi rendre ces créations encore plus désirables, encore plus convoitées et par conséquent encore plus inatteignables.


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