A Genève, Lamya Moussa libère Nabilla
Allô, quoi, un spectacle qui fait dialoguer la célèbre bimbo avec Valérie Solanas, l’autrice du très radical «SCUM Manifesto»? Grave, et c’est au Théâtre de L’Usine jusqu’à dimanche
N’attendez pas de Lamya Moussa qu’elle hurle sa colère. En scène, cette diplômée de la HEAD-Genève (Haute Ecole d’art et de design) aborde ses sujets avec un grand calme et un sourire à la Mona Lisa. Ce fut déjà le cas dans Thank You Paul, un travail d’enquête sur la manière dont le plasticien américain Paul McCarthy exploitait des petites mains pour confectionner des plugs annaux en chocolat. C’est à nouveau le cas, ces jours, au Théâtre de l’Usine, dans Free Nabila, (orthographié avec un seul «l»), une recherche autour de la star de la téléréalité qui documente la violence systémique et le culte du moi.
Dans un décor chaotique rassemblant des cartons empilés, un tas de poupées gonflables et un écran TV (scénographie de Gaëlle Chérix), la performeuse enchaîne des séquences où, sur le modèle de Nabilla, elle fait de sa vie sans relief un roman en couleurs pour ses millions de followers avant de questionner les relations de contrôle et de domination. Une proposition subtile relevant plus de l’installation que du spectacle, tant Lamya Moussa ne se soucie pas de progression.